Le montage des mouches :
Ce sujet aurait pu être zappé vu les centaines de propositions vendues par nos détaillants, mais il est tellement bon de prendre du poisson avec des mouches fabriquées par nous-même !
Restons toujours avec dame truite ; elle se nourrira aussi bien au fond qu'entre deux eaux ou en surface.
Il n’y aura pas d’heure bien spécifique à sa façon de se nourrir ; il faudra donc comprendre son comportement de chasse pour pouvoir la pêcher correctement !
Quelques facteurs de position de cette dame peuvent tout de même nous donner la puce à l’oreille.
Elle est au fond, le ventre sur le gravier : elle se nourrira de larves.
Elle est entre deux eaux : elle se nourrira de larves montant vers la surface ou nageant tout simplement, ou même de petits poissons.
Elle se trouve en surface : il y aura deux possibilités :
- Elle marsouine, ce qui n’est pas vraiment un gobage (très difficile à voir en courant fort). Elle se nourrira alors de larves en pleine éclosion pris dans le film de la surface.
- Elle gobe : généralement bien visible par ses éclaboussures. Elle se nourrira alors d’insectes éclots sur le point de s’envoler ou d’insectes morts nés mais aussi d’insectes terrestres tombés dans l’eau.
Parlons maintenant avec les thermes de cette superbe pêche :
Pour les larves, nous dirons nymphes.
Pour les larves montant en surface, nous parlerons de mouche noyée et même encore de nymphe.
Pour les larves pris dans le film de la surface : nous parlerons d’émergentes.
Pour les insectes en surface : nous dirons mouches sèches.
Pour les petits poissons ou autres imitations de petites bébêtes : nous parlerons de streamers.
Pour les montages, il existe une multitude de matériaux dont voici quelques exemplaires :
Et bien sûr les outils pour confectionner :
Les nymphes :Comme nous l'avons vu, ce sont des imitations de larves. Je vous montre sur cette photo les différents hameçons pour le montage de nymphes :
Ces mouches seront plus ou moins plombées. Ici les différents types de plombages, bien qu’il ne sera pas obligatoire si vous chercher à monter des nymphes peu plongeantes ! Il peut arriver qu’un simple fil de cuivre fasse l’affaire.
Il faudra faire attention au proportions !
Ci-joint un descriptif de ces dernières :
Pour les plécoptèresPour les plécoptères Nous choisirons des matériaux absorbant pour les nymphes de fond et des matériaux qui garderont des micro bulles d’air pour les nymphes peu plongeantes.
Les bases de montages seront toujours les mêmes.
Un exemple de montage de nymphe
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diawl bach red spot" avec une tête rouge. c'est une excellente nymphe :
- Hameçon : noyée Euro fly n°12.
- Fil montage : rouge 8/0.
- Cerques : fibres de hackle roux.
- Corps : 3 herls de paon torsadés.
- Cerclage : cuivre.
- Pattes : fibres de hackle roux.
- Tête : en fil de montge vernis.
1- Fixer l'hameçon dans l'étau en veillant à bien dégager la courbure.
2- Fixer le fil de montage rouge et revenir à la courbure.
3- Fixer devant la courbure la pincée de fibres de hackle de coq roux.
4- Fixer le fil de cuivre (ici assez épais) en gardant la pointe jusqu'à 2 mm de l'anneau de tête (cela équilibre la mouche et lui donne le poids correct pour le réservoir).
5- Fixer au même endroit 3 herls de paon.
6- Cercler le tout avec le fil de montage.
7- Remonter en spires jointives jusqu'à 3 mm de l'anneau.
8- Faire le corps en enroulant les herls torsadés sur eux-mêmes.
9- Bloquer ces herls en tête.
10- Cercler à spires éspacées avec le fil de cuivre qui sera bloqué au même endroit.
11- Revenir par quelques tours de fil de montage environ 1 mm en arrière.
12- Fixer devant le corps deux pincées de fibres de hackle de coq roux (le même que la queue). Cette opération est un peu délicate.
13- Ajuster les fibres à la longueur (sous corps) choisie.
14- Couper l'excédent de fibres vers l'avant.
15- Bloquer avec plusieurs tours serrés de fil de montage, en répartissant le mieux possible les fibres sous le corps.
16- Former la tête avec le fil de montage, bloquer ce dernier par 3 ou 4 fausses clefs.
17- Couper les fibres excédentaires ; il ne doit rester qu'un fin pinceau, représentant les pattes de la nymphe.
18- Bien vernir la tête, avec 2 couches pour qu'elle conserve un peu de brillant. Cela donne un "red spot", soit un "signal" rouge, qui me semble un petit plus !
Les mouches noyées : Ces mouches, bien souvent très colorées, ont pour effet d'attirer l’attention de la truite et surtout son agressivité. Bien que ne ressemblant pas à un insecte ou même une larve ce sera les fibres utilisées qui donneront cet impression de vie, donnant à Mme truite l’envie d’attaquer.
Idem que pour les nymphes, nous emploierons des matériaux absorbants mais avec bien souvent un montage ressemblant à une
mouche sèche.
Exemple d’un montage d’une mouche noyée.
Cette mouche, une noyée de pointe, fait bouger les truites.
- Hameçon : mouche noyée n°10,8.
- Fil montage : noir 6/0.
- Tag : polypropylène orange.
- Corps : 2 herls de paon.
- Thorax : dubbing lapin gris foncé.
- Tête : casque or 3 ou 4 mm.
- Ailes : plume de perdrix sur 2 tours devant un hackle noir.
1- Enfiler le casque d'or, l'ardillon de l'hameçon ayant été préalablement écrasé.
2- Fixer le fil de montage noir derrière le casque d'or.
3- Venir à la courbure et fixer le tag en polypropylène orange.
4- Fixer et enrouler le herl de paon en remontant vers le casque d'or. Une variante se monte avec un cerclage de fil de cuivre, qui se fait ici.
5- Fixer le hackle (ici gris foncé) vers l'avant, le côté concave (mat) vers le haut.
6- Revenir au premier tier en prévision du thorax.
7- Après avoir poissé le fil de montage, y faire adhérer une petite pincée de fourrure de lapin gris foncé ou noir.
8- Enrouler ce dubbing pour former le thorax, jusqu'au casque d'or.
9- Couper l'excédent du tag.
10- Tourner le hackle sur 3 tours.
11- Bloquer la pointe du hackle et couper l'excédent.
12- Fixer devant le hackle, le pied en avant, une plume de perdrix grise, préalablement débarassée de la base duveteuse. Veiller à positionner le côté convexe vers le dessus pour qu'à l'enroulement la plume se couche vers l'arrière.
13- Enrouler la plume de perdrix contre la base du hackle, en veillant à ne pas dépasser deux tours.
14- Couper la pointe de la plume.
15- Terminer la mouche par 4 doubles clefs entre la plume de perdrix et le casque d'or.
16- Vernir. La mouche est finie.
Les émergentes :Ce sont des imitations de larves en pleine éclosion pris dans le film de la surface. Elles auront toujours l’aspect d’une nymphe mais avec soit des matériaux qui garderont des micro bulles d’air soit avec une petite touffe flottante (poils, plume de cul de canard ou même bille de polystyrène).
Ce système permettra de garder la mouche prisonnière du film.
Il y aura aussi quelques proportions à respecter !
Exemple de montage d’une émergente. Elle est rustique, visible et généralement efficace pour les truites farios. C'est un de mes modèles de base en cas d'éclosions d'éphémères (Baetis Rhodani).
- Hameçon : eurofly n° 14, 16.
- Fil montage : olive 8/0.
- Cerques : fibres de hackle pardo.
- Corps : polyfloss olive.
- Thorax : dubbing lièvre naturel.
- Tête : en fil de montage.
- Ailes : touffes de cdc rose et gris.
1- Placer l'hameçon, dont l'ardillon aura été écrasé, dans l'étau par la courbure.
2- Fixer le fil de montage olive à 1 mm de l'oeillet.
3- Préparer deux plumes de CDC, une rose et une grise, en coupant le pied dur.
4- Poser la plume, pied vers la courbure, avec un tour de fil de montage et la tirer vers l'arrière en serrant le fil.
5- Fixer ainsi plusieurs touffes de cdc, en mélangeant les deux teintes.
6- Revenir à la courbure et poser une pincée de fibres de hackle de coq pardo.
7- Poisser la soie de montage. y faire adhérer un dubbing dolive (floss).
8- Faire le corps avec ce dubbing en remontant jusqu'à la touffe de cdc.
9- Poisser à nouveau la soie de montage. y faire adhérer un dubbing de lièvre naturel.
10- Passer 2 fois derrière le toupet de cdc et finir par 1 tour devant.
11- Faire une petite tête bien serrée devant ce thorax, en relevant le toupet de cdc pour qu'il soit dressé.
12- Couper la touffe de cdc à une longueur inférieure à celle de la hampe de l'hameçon.
13- Couper les poils qui dépassent du dubbing.
14- Vernir la tête. La mouche est terminée.
Les sèches :Elles portent bien leur nom puisque ce sont des mouches qui restent à la surface de l’eau. Elles sont généralement faites avec des plumes de cou de coq. Elles seront très légères et surtout confectionnées avec des matériaux non absorbant.
Il en existe comme toutes les autres d’ailleurs, une quantité infinie. ça sera au pêcheur de faire attention à ce qui éclot ou même ce qui vole au-dessus de l’eau et de mettre son imitation (pas toujours évident mais bon !).
Exemple d’un montage d’une sèche.
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rénégade" Voici un modèle de rénégade, visible, simple et solide :
- Hameçon : Eurofly, mouche sèche n° 16, 18.
- Fil montage : rouge.
- Corps : herl de paon.
- Hackle arrière : hackle de coq roux.
- Hackle avant : hackle gris grizzli.
1- Fixer le fil de montage rouge à 1 mm de l'oeillet de l'hameçon dont l'ardillon a été écrasé.
2- Fixer 1 mm plus loin vers l'arrière, par le pied, un hackle grizzli préalablement préparé, côté concave vers le haut.
3- Venir à la courbure en spires jointives et fixer le hackle roux de la même manière.
4- Avec la pince à hackles, enrouler en palmer serré le hackle roux de la courbure vers l'avant sur 2 mm maximum ; il est arrêté par un tour de fil de montage.
5- Couper la pointe du hackle.
6- Fixer un herl de paon devant cette collerette rousse et remonter avec le fil au pied du hackle gris.
7- Enrouler le herl en spires serrées pour faire un petit corps "dodu" ; le bloquer par un tour de fil de montage.
8- Couper l'excédent du herl.
9- Tourner le hackle gris, en veillant à aller de l'arrière vers l'avant, de manière très serrée (attention à ne pas le casser, car il est petit et fragile ...).
10- Bloquer le hackle par un tour de fil de montage.
11- Couper la pointe de la plume.
12- Faire une petite tête serrée par plusieurs tours du fil de montage.
13- Terminer la mouche par 3 doubles clefs ou un whip finish.
14- Vernir la tête. La mouche est terminée.