Mercredi après midi, 16h, me voilà arrivé au bord du lac. Le temps est instable et le vent très puissant ! Il vient du sud et souffle dans la baie où j'ai décidé de pêcher. Le ciel s'assombrit et le soleil s'efface derrière de gros nuages gris foncés, le tonnerre gronde.
Le premier problème arrive : j'ai prêté deux de mes quatres détecteurs à un ami qui ne me les a pas encore rendus... Deux cannes seront donc posées sur des roseaux, le frein déssérré à fond. Je place deux cannes en fond de baie près d'obstacles : l'une à la bille maison et l'autre avec une flottante de 12mm décolée de 10cm; ces deux cannes sont les seules équipées de détecteurs. Un autre montage est placé en bordure, à quelques metres du bord au maïs doux décollés, et la dernière à une trentaine de mètres au bas de la cassures sur du gravier (6,5m de profondeur).
18h30, tout pêche mais le vent s'intensifie et la pluie fait son apparition... Je me réfugie sous mon parapluie troué de partout, et l'attente commence. Vu que deux cannes n'ont pas de détecteurs, il faut les surveiller en permanence.
Vers 19h20, une violente tappe dans la canne au maïs me fait sursauter; je m'approche et me tient près à ferrer quand soudain... BIIIP BIIIIIIIIIIIIIII
La canne la plus au fond de la baie déroule, je ferre mais le poisson se tanque en quelques secondes
BIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIII... Pas le temps de dire ouf que l'autre canne en fond de baie démarre ! Je ferre et le poisson fonce vers une bouée. Il passe à peine à 2m derrière et se bloque dedans; la bouée bouge dans tous les sens mais rien à faire
Soudain, une des cannes sans détecteurs saute du roseau sur lequel elle était posé, et le frein hurle !
3 départs en moins de 20 secondes, c'est inimaginable ! C'est le nombre de départs que j'ai fait depuis décembre !!
Là, ça se passe mieux et la carpe arrive au sec. Une grosse miroir ! Direction le sac de conservation.
Je retourne voire les deux cannes que j'avais laissé à terre freins dessérés, mais les poissons sont toujours bloqués. Je me rend donc au fond de la baie avec une autre canne montée, et lance un peu au hasard pour essayer d'accrocher la ligne bloquée. Je réussit assez rapidemment, mais malheureusement (et heureusement pour le poisson) je ramène le montage sans carpe, elle s'est donc déccrochée. Même constat pour la ligne prise dans la bouée, le poisson s'est déccroché.
Pas terrible, 33% de réussite, c'est même complètement nul !
Enfin bon, trois départs presques simultanés, quand on est tout seul c'est pas le top !
Je replace chaque montage à l'identique et y croit dur comme fer. Vers 21h, la ligne placée tout au fond de la baie redémarre, et le poisson se re-bloque
Heureusement, après une bonne minute de tension, il sort de son refuge et se retrouve dans mon épuisette peu de temps après.
Encore une miroir, et plus grosse que la première
Je remballe, la tête chargée de souvenir. 50% de réussite, c'est pas la joie, mais les poissons sont tellements beaux que ça rattrape tout le reste.
Avant de partir j'en profite pour dispacher 2kg de bille maison sur une plateau de 1 à 3m de profondeur, le long de roselières et d'herbiers. Je pense que les carpes vont se diriger vers ces zones pour frayer.
Samedi, me voilà de retour en compagnie de mon coéquipier de pêche mais cette fois, on se poste sur le petit plateau amorcé prélablement. Mon ami a oublié ses détecteurs
. Résultats, on ne pêchera qu'avec mes 4 cannes. Nous sondons méticuleusement pendant plusieurs heures, et les 4 montages sont placés de la manière la plus réfléchie possible. Deux sur la cassure du plateau dans 5 et 6m d'eau, sur des cailloux; une dans un passage sur le haut fond au milieu des herbes et une au bord des roseaux dans 1,5m d'eau. Nous sommes posés vers 22h30.
A 23h, un saut exactement là ou j'ai lancé un montage nous met en confiance.
Minuit, un run puissant se produit sur cette canne et dans la précipitation je saute dans l'eau tout habillé pour ferrer (les cannes sont sur des piques, dans 50cm d'eau), en ayant oublier d'enfiler les wadders. C'est pas malin !
Le poisson se défend très bien mais rejoint quand même le tapis, puis le sac de conservation. Il est du même calibre que les deux carpes de mercredis (légèrement plus petit).
Pour un premier essai sur un nouveau poste, nous sommes ravis !
A 2h, une carpe saute juste au dessus d'un autre de mes montages.
3h30 : BIIIIIIIIIIIIIIIIIIII...
Run surpuissant ! Le combat est sympa et la carpe entre dans l'épuisette. A ce moment, je sais que le poisson est gros, et j'ai un bon pressentiment.
J'éclaire le filet avec ma frontale, et là...
C'est tout simplement mon principal objectif 2009 qui est dans l'épuisette. Ce poisson que je convoite depuis presque un an et demi, la carpe surnommée, par ceux qui connaissent son existance dans ce lac, "La Fully".
Elle porte mal son nom puisque ce n'est pas une fully scaled (tarte aux pommes) mais c'est un poisson que je trouve hors norme et magnifique !
Nous sommes aux anges...
Et encore plus quand on voit l'aiguille du peson dépasser les 18kg, alors qu'elle n'a jamais été faite à plus de 16,5kg.
Pendant le combat, il y'a eu une autre touche sur la canne en bordure, mais ferrage dans le vide...
Nous partirons sans autres touches, mais ça y'est, une étape est passée.
Maintenant, il ne reste plus qu'à faire une koï et tout les objectifs seront remplis
Voilà, merci de m'avoir lu; j'espère que vous avez apprécié ce récit !