La pêche en float-tube
1) Introduction – Les avantages de cette pêche :Tout droit sorti de l’imaginaire de nos incroyables pêcheurs américains, la pêche en float-tube permet pour un coût restreint de pêcher en embarcation (ou plutôt en bouée pour être plus précis) dans des zones inaccessibles aux barques comme aux pêcheurs du bord. Ces embarcations faciles à transporter, propulsées à la force de nos muscles, et gonflables, peuvent être mises en action de pêche en seulement quelques minutes.
Nous l’avons vu, pêcher en float-tube permet de pêcher des zones totalement inaccessibles depuis la berge, loin des chemins d’accès, loin des parcours sur-fréquentés, mais cette pêche présente bien d’autres avantages.
La pêche sur l’eau, avec toutes les possibilités de mouvement qu’elle offre permet au pêcheur de se positionner de la manière la plus propice à une bonne action de pêche sur un poste supposé habité par un poisson. Contrairement à la pêche du bord où les obstacles limitent l’approche et les gestes, avec la pêche embarquée, on maîtrise l’angle d’attaque et la distance d’approche du poste. On obtient également des facilités pour combattre le poisson et prospecter des zones géographiques étendues.
La limitation des risques pour la prospection des zones marécageuses est aussi un point fort de la pêche en float-tube.
Enfin, en float-tube, le nombre de leurres laissés au fond de l’eau devient quasi nul. En effet, il suffit la plupart du temps de venir à l’aplomb de l’obstacle pour s’en libérer.
2) Le matériel indispensable :Le float-tube : La plupart des modèles ont de grandes poches latérales qui permettent au pêcheur de transporter du petit matériel sans le mouiller car elles sont placées en hauteur sur les boudins (sur les accoudoirs et sur l’appuie-tête). De même les float-tubes possèdent un tablier sur lequel on peut poser le poisson après capture.
Certains modèles possèdent 2 ou 3 boudins indépendants, gage de sécurité en cas de crevaison d’un des boudins.
Beaucoup de modèles possèdent également des anneaux (pour accrocher des accessoires via des mousquetons) et une sangle entre les jambes rattachée à la barre latérale pour éviter de glisser vers l’avant.
Certains modèles haut de gamme quant à eux possèdent une assise sur-élevée pour plus de confort.
Il existe 3 types de float-tube :
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Les float-tube en O : Ce sont les tout premiers modèles de float-tube. On ne les trouve plus sur le marché. Comme leur nom l’indique, ils étaient de forme circulaire.
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Les float-tube en U et en V : Les premiers modèles sont apparus en France vers 1998 grâce à J.M. Chignard qui a été le premier à les importer.
La stabilité de ces modèles est surprenante, impossible de se renverser vers l’avant, même avec un gros poisson. Les déplacements d’un poste à un autre sont deux fois plus rapides qu’auparavant. La forme en pointe, aérodynamique, entre dans l’eau sans contrainte avec un minimum de frottements.
Les waders : Les waders (en néoprène de 3-4 mm d’épaisseur la plupart du temps) sont indispensables pour pêcher confortablement en float-tube. Dans tous les cas, il est fortement conseillé de porter un sur-vêtement sous les waders.
Les palmes : Ce sont des palmes courtes, de taille unique, spécialement conçues pour la pêche en float-tube. Elles sont réglables et s’adaptent directement aux bottes des waders.
La canne : Elle doit être courte (1m80 à 2m10). Le porte moulinet est choisi avec des pattes de fixation amovibles afin de positionner le moulinet à seulement 15-20 centimètres du talon de la canne. En effet, dans cette position, le pêcheur n’est pas obligé de lever les bras pour récupérer/manier le leurre et éviter la barre transversale.
Les cannes à porte moulinet fixes dont les bagues se coincent avec un pas de vis sont à proscrire. Le moulinet se retrouve une fois bloqué sur la canne, positionné beaucoup trop haut, le talon dépasse du coude du pêcheur, occasionnant de mauvais ferrages et donc la perte de poissons.
Le couteau à lame repliable : Il est indispensable, non seulement car pratique mais surtout pour une question de sécurité. Le couteau doit toujours être à portée de main, surtout en rivière. Choisir un modèle pliable qui pourra couper un peu tout : la ligne accrochée dans les arbres (avec impossibilité de remonter à la palme le courant de la rivière), la cordelette de l’ancre si elle est bloquée au fond, …etc.
Les lunettes polarisantes : L'ennemi du pêcheur en float-tube, c'est l'éblouissement, lequel résulte, de la réflexion du soleil sur la surface de l'eau. Cet éblouissement fatigue l'œil. Or, toutes les lunettes polarisantes ne se valent pas. Certaines éliminent plus de ces reflets et protègent plus l'œil des rayons UVs que d’autres. Le niveau de protection est identifié par un indice.
La couleur des verres est une question de préférence personnelle. Cela dit, on peut aussi se fier à certains principes :
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Le gris est une couleur pour un usage de tous les jours. Les verres gris transmettent toutes les couleurs du spectre. Ils entraînent peu de distorsion. L'image perçue reste naturelle. C'est la couleur conseillée pour les jours très ensoleillés et, généralement, pour la pêche en mer et en lac.
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Le marron est considéré par de nombreux pêcheurs comme la couleur idéale. Les verres marron améliorent le contraste et la perception des vraies couleurs. Ils sont conseillés pour la pêche en rivière et les endroits où l'eau est peu profonde, par temps ensoleillé comme par temps couvert.
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Les verres de couleur cuivre accentuent le contraste et sont reposants pour les yeux. Ils absorbent la lumière bleue, ce qui augmente l'acuité visuelle et accentue le contraste, ce qui les rend très pratiques pour pêcher à vue. Mais ils donnent aux couleurs un aspect un peu surnaturel.
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La couleur jaune ou ambre est excellente par temps très peu lumineux, au lever et à la tombée du jour, ou par temps très couvert.
Quand vous cherchez une paire de lunettes polarisantes, on vous offre souvent le choix entre des verres minéraux et des verres organiques.
Les verres minéraux passent, aux dires de certains, pour être ce qui se fait de mieux. Pourquoi ? Parce qu'ils sont très rigides et pratiquement inrayables. Le problème c'est qu'ils sont aussi beaucoup plus lourds et qu'ils peuvent plus facilement casser.
Les verres organiques ont l'avantage d'être très légers et d'être pratiquement incassables. Mais ils se raient facilement. Les modèles bénéficient souvent d'un traitement de surface pour réduire les risques de rayures, mais il faut bien convenir que ces verres sont beaucoup plus fragiles et qu'ils se rayent plus facilement que les verres minéraux. Les lunettes à verres organiques sont néanmoins bien plus confortables à porter en raison de leur plus faible poids.
Note : En été, on peut remplacer les wadders et les palmes pour wadders par un simple maillot de bain (n'oubliez pas le t-shirt pour éviter les coups de soleil) ou une combinaison de plongée ... et une paire de palmes de plongée. Plusieurs avantages : moins de transpiration et déplacements plus rapides en raison de la morphologie des palmes de plongées (plus longues et plus souples que les palmes pour wadders). Par ailleurs, les craintes de noyades (dûes à l'utilisation des wadders) deviennent quasi nulles en combi de plongée.2) Autre matériel :Le gilet de sauvetage : Il n’est pas indispensable mais fortement conseillé. Il en existe de nombreux modèles.
Nous retiendrons notamment les gilets hydrostatiques qui se gonflent automatiquement lorsqu’on se trouve dans plus de 20 centimètres d’eau ainsi que les gilets utilisés en kayak.
Le téléphone portable : En cas d’urgence, il est toujours bon d’avoir un téléphone portable avec soi.
Le gonfleur : Bien que la plupart des float-tubes se gonflent relativement aisément à la bouche, un gonfleur double action simplifie la vie. Deux minutes suffisent alors pour gonfler un float-tube. Attention toutefois à ce que l’embout du gonfleur s’adapte aux valves (parfois spéciales) du float-tube.
Une bouteille d'eau : En float-tube, notamment l’été, il faut penser à s’hydrater. Il est donc conseillé d’apporter une bouteille d’eau avec soit, qu’on placera par exemple dans la poche de l’appuie-tête.
Une ancre : En rivière, elle peut s’avérer utile afin de prospecter plus longuement un poste intéressant. L’ancre (un poids de marché de 5 kg) est rangée avant le départ dans une des poches latérales du float-tube. La corde sera soigneusement enroulée dans la poche, ceci afin d’éviter les embrouilles lors du premier placement sur un poste.
En rivière, l’ancre doit être placée en amont du présumé poste. Par sécurité, il faut éviter de s’ancrer dans les courants droits et violents car l’ancre risquerait de se coincer en glissant sous un rocher. Dans ce cas extrême, un couteau à lame repliable peut être d’une aide précieuse.
La crème solaire et la casquette : Au même titre que les lunettes polarisantes, elles servent à se protéger du soleil.
Vêtements pour pêche en eau froide : Lors de sorties hivernales, il est impératif de s’habiller chaudement : chaussettes spéciales recouvertes de grosses chaussettes en laine sont de rigueur car en float-tube, c’est surtout au niveau des pieds qu’on a froid (les bottes des waders ne sont pas en néoprène). Pour le reste de l’équipement, un bon sur-vêtement, un pull polaire, une écharpe et un bonnet sont également appréciables.
3) Le ferrage :Les bras étant très bas par rapport à la surface de l’eau, la marge de manœuvre est courte. Lors du ferrage, l’angle de la canne doit s’ouvrir au maximum.
Pour donner de l’amplitude au ferrage afin de faire rentrer l’hameçon au plus profond des cartilages (pour le sandre et le brochet), il faut penser après chaque touche à décoller les avant-bras. Ce mouvement assez facile à acquérir. Bien exécuté, il limitera le nombre de loupés.
4) La capture :Il est indispensable lorsqu’on ramène le poisson de le travailler à l’aplomb en le maintenant toujours à une distance raisonnable du float-tube. Il faut être vigilant en gardant toujours la ligne tendue et le frein réglé suffisamment dur (mais pas trop non plus) pour que le poisson ne parte pas dans les palmes sur un rush puissant. Un incident est très vite arrivé pendant une seconde d’inattention. Lorsqu’on a un sandre au bout de la canne qui s’enroule dans la boucle de la palme ce n’est pas bien grave mais si c’est un silure de 2 mètres, il faut très vite chercher le couteau … .
Attention également lorsque le leurre est sur le bord de la gueule du carnassier et que celui-ci vient taper contre le float-tube. Il faut alors l’écarter au plus vite en positionnant la canne horizontalement par rapport à l’eau, bras tendus.
5) Les règles de sécurité :La connaissance du parcours : Pour des raisons de sécurité, il est important de connaître le parcours qu’on souhaite emprunter, notamment en rivière. Il est fortement conseillé d’avoir fait préalablement un repérage à pied afin de connaître les zones plus calmes (zones de repos), les obstacles dangereux (rochers, barrages, …etc), les zones où il est possible de « débarquer », …etc.
La pêche à deux : Il est indispensable de partir à deux si on est novice. Deux paires d’yeux valent mieux qu’une.
Le sur-gonflage du float-tube : Sur-gonfler un float-tube le fragilise au niveau des coutures par la tension exercée mais augmente aussi le risque de crevaison.
Les crampes : En float-tube, les crampes aux mollets sont fréquentes. Dans ce cas, il faut prendre son mal en patience et se reposer quelques instants en arrêtant de palmer, même si on est au milieu de la rivière (le mieux étant tout de même de se laisser porter sur les bordures par le courant pour récupérer physiquement). Dans tous les cas, il ne faut surtout pas s’affoler.
La météo : Il faut éviter les sessions quand la météo n’est pas favorable, surtout sur les grands lacs. De même, éviter de pêcher les rivières lorsqu’elles sont en crue. Elles sont dangereuses tant par la force du courant, que par les débris qu’elles véhiculent.
La pression du float-tube : L’air froid du matin a tendance à dégonfler le float-tube. Il faut vérifier avant chaque partie de pêche la pression. La majorité des modèles se gonflent facilement à la bouche. Au contraire, lors de journées très ensoleillées, le float-tube se gonfle tout seul au cours de la partie de pêche. Il est important de dégonfler légèrement le float-tube pour éviter la sur-pression. Par ailleurs, passer un peu d'eau sur les boudins (et notamment sur les coutures) est un plus !